Didar est un poète enchaîné à son travail quotidien dans un petit journal. Mais à l’ère de la consommation de masse, rares sont ceux qui s’intéressent encore à la poésie. En lisant l’histoire d'un célèbre poète kazakh du 19e siècle exécuté par les autorités, il est profondément ébranlé, y reconnaissant à la fois la dureté et la nécessité de sa vocation. Invité à donner une lecture dans une petite ville, il se retrouve déchiré entre la douleur et la joie, ses accomplissements et ses échecs.
Casting
Yerdos Kanayev - Didar, le poète
Gulmira Khasanova - Zere
Klara Kabylgazina - La mère du poète
Équipe
Réalisateur et scénariste Darezhan Omirbayev
Directeur de la photographie Boris Troshev
Montage Gulyaim Kozhamberdiyeva
Son Alexander Vlaznev
Chef décorateur Alexander Rorokin
Costumes Aliya Imasheva
Maquillage Aida Shaizada
Assistant réalisateur Darkhan Kozhakhan
Producteurs Yuliya Kim, Yerzhan Akhmetov
Producteur exécutif Olzhas Tartayev
Produit par Kazakhfilm
Distributeur Paulo Branco
Distribution Alfama Films
Darezhan Omirbayev
Darezhan Omirbayev est un réalisateur et scénariste né en 1958 dans le village d'Uyuk, au Kazakhstan.
Après un diplôme en mathématiques appliquées, en 1981, il commence une formation d'assistant réalisateur. Son film de fin d'études, très bien accueilli, lui permet de travailler dans les studios Kazakhfilm comme correcteur de scénarios.
Après un passage au VGIK (Institut national de Cinématographie) à Moscou, il revient à Almaty en 1988. Pendant plusieurs années, il est critique de cinéma pour le magazine New Film.
En 1991, il réalise son premier long-métrage, KAIRAT, récompensé par le Léopard d'argent et le Prix Fipresci au Festival de Locarno, marquant le début de la « Nouvelle Vague kazakh ».
Fortement inspiré par Robert Bresson, pour lequel il n’a jamais caché sa grande admiration, Darezhan Omirbayev est considéré comme un des chefs de file du cinéma d’Asie centrale.
En 1995, KARDIOGRAMMA qui aborde ses souvenirs d’enfance est sélectionné en compétition officielle au Festival de Venise où il remporte le Prix UNESCO.
Son troisième long-métrage en 1998, TUEUR A GAGES, fable lucide sur l’état de la société kazakh, est récompensé par le Prix Un Certain Regard – Prix Fondation Gan au Festival de Cannes.
Il signe en 2001 LA ROUTE, également sélectionné à Un Certain Regard au Festival de Cannes.
En 2007, CHOUGA, inspiré d’ « Anna Karénine » de Léon Tolstoï, remporte le Prix Spécial du Jury au Festival des 3 Continents à Nantes.
En 2012, il réalise L’ETUDIANT, inspiré de « Crime et châtiment » de Fiodor Dostoïevski, qui est sélectionné à Un Certain Regard au Festival de Cannes.
On le retrouve en 2021 avec POET, film qui remporte le Prix de la Mise en scène au Festival International du Film de Tokyo et est sélectionné en 2022 à la Berlinale dans la section Forum. La Viennale le met également à l’honneur de son édition 2022.
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TIFF - Festival International du Film de Tokyo 2021
Compétition officielle - Prix de la Mise en Scène
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Berlinale - Festival International du Film de Berlin 2022
Section Forum
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Asian Film Awards 2023
Compétition - Meilleur film & meilleur réalisateur
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Festival de Lisbonne & Sintra 2022
Compétition officielle - Prix du Meilleur Film
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Viennale - Festival international du film de Vienne 2022
Sélection officielle
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HKIFF - Festival international du film de Hong Kong 2022
Cinéma du monde - Global Vision
Darezhan Omirbayev
NOTE D'INTENTION DU RÉALISATEUR
Il y a quatre ans, j'ai été invité à exposer certaines de mes photographies à Lugano, en Suisse.
Là-bas, j’ai été profondément saisi par un étrange sentiment de solitude, malgré la présence de personnes intéressées par mon travail. Je suppose que cette confrontation violente, entre un monde fragile et idéaliste et la réalité, peut être vécue par de nombreux artistes. À partir de cette base, j’ai senti qu’une histoire pouvait naître, celle de l'artiste moderne confronté à un problème éternel.
Je dois avouer que j'ai toujours été fasciné par la vie et l'art de Makhambet Utemisov, un poète kazakh du 19e siècle, qui s'est rebellé contre les autorités. Du fait d’une violente répression, il a été forcé de se cacher avec sa famille dans la steppe. Rapidement retrouvé, il a été décapité publiquement et sa tête a été apportée à Khan Zhangir, le gouverneur du Kazakhstan Occidental.
J'ai décidé de réunir cette expérience personnelle et quelques épisodes de la vie de Makhambet. Ils appartiennent à des époques différentes mais ont la solitude comme socle commun, l'impossibilité de vivre une vie monotone et la difficulté d'envisager un avenir pour son art. À travers Makhambet, je voulais aussi représenter la chose la plus importante, celle qui nous donne un peu de force pour vivre, l'élan créatif.
Les acteurs qui jouent le poète, sa femme et son enfant sont les mêmes qui interprètent les rôles de Makhambet et de sa famille. Le meurtrier de Makhambet se retrouve également dans le personnage d'un homme d'affaires impitoyable, afin d’accentuer les liens profonds entre les vies, les destins et les mondes intérieurs de mes deux personnages principaux.
De toute évidence, la poésie et la littérature sont aujourd'hui menacées par les nouvelles technologies. Les gens lisent moins et passent de plus en plus de temps devant différents écrans. Mais la vraie poésie, celle à laquelle nous croyons, trouve toujours son chemin, en tant que partie intégrante de la nature humaine
News sur Poet
Poet en compétition aux Asian Film Awards 2023
Le film est nommé pour le Prix du Meilleur film et le réalisateur est également en lice pour le Prix du Meilleur réalisateur.
Poet sur France Culture
Darezhan Omirbayev était de passage sur France Culture, dans l'émission Plan large d'Antoine Guillot.
Poet à l'honneur des Cahiers du Cinéma
Retrouvez un entretien de Darezhan Omirbayev ainsi qu'une critique de Poet dans le dernier numéro des Cahiers du Cinéma.
Revue de presse
"Une variation mélancolique sur l’extinction à petit feu des muses dans un monde désespérément prosaïque."
Cahiers du Cinéma (Mathieu Macheret)
"Darezhan Omirbayev appartient à cette mouvance subtilement pince-sans-rire, qui regarde le monde sur un mode dubitatif, tout en mettant l’accent sur la beauté d’un geste et sur l’irréductible étrangeté du réel. Un cinéma rare, feutré et envoûtant."
"Le film raconte leur double solitude, leur conscience d’être de si peu de poids devant l’effacement de leur culture, laminée par la langue des empires et par la folie furieuse du consumérisme. A ne pas manquer."
"Sobrement intitulé Poet, le nouveau film de Darejan Omirbaev a, comme les précédents, la limpidité d’une démonstration mathématique."
Positif
"Un hymne loufoque à la création."
Télérama
"La poésie seule demeure à tout jamais outil de subversion."
Transfuge
"Ce film éclairant et éclairé est un bonheur salutaire sur la quête du sens."
Les Fiches du Cinéma
"Omirbayev décrit un monde qui se délite, mais où les poètes, après bien des avanies, se voient finalement récompensés, vantés, glorifiés."
"Une ode à la liberté des mots qui inventent des imaginaires."
Lire Magazine Littéraire
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